BILAN ET PERSPECTIVES
Intégrée à la stratégie, la politique Développement Durable-RSE de SUEZ environnement est depuis les années 2000 organisée autour de deux finalités : l’analyse et la prévention des risques d’une part ; l’aide à la mise en œuvre de solutions pour répondre aux défis du monde moderne d’autre part. Cette contribution du développement durable à l’offre commerciale est en train de s’accélérer en 2015, et témoigne de la transformation structurelle de notre modèle qui vise à créer de la valeur économique qui soit aussi sociale et environnementale. Plusieurs exemples en témoignent.
La gestion sobre des ressources est au cœur de nos solutions Ville Durable. Elle répond en effet aux attentes des habitants et de leurs représentants car elle permet de générer des économies tout en étant porteuse de qualité environnementale et donc de qualité de vie : critère très important d’attractivité pour des villes qui prennent de plus en plus l’habitude de se benchmarker. La présentation de ce type de solutions à l’international, dans le cadre de la démarche Vivapolis, a démontré la pertinence d’une approche que nous déploierons à plus grande échelle en 2015.
Autre exemple : l’inscription dans nos offres de modules dédiés à l’accès à l’eau, notamment pour les villes du Sud, qui comprennent des mécanismes de dialogue avec les parties prenantes pour déterminer les solutions adéquates pour les bidonvilles, ainsi que des systèmes de tarification de l’eau spécifiques.
En 2015, nous allons également accélérer la mise en œuvre de solutions pour lutter contre le dérèglement climatique : la valorisation matière, énergétique et biologique permet d'éviter des émissions de gaz à effet de serre à toutes les étapes de la chaîne de valeur.
Elles s’inscrivent dans le modèle de l’économie circulaire qui permet d’envisager le découplage entre la croissance économique et la consommation de matières premières.
Bien sûr, l’installation structurelle de ce modèle prendra du temps car il est complexe et remet en cause bien des fondamentaux de l’économie classique : il nécessite une approche multi-acteurs, une mesure fiable et homogène des bénéfices environnementaux et économiques, des compétences spécifiques, et requiert de l’état qu’il accorde un véritable droit à l’expérimentation. Surtout, il sera d’autant plus efficace que le carbone aura un prix.
Nous sommes très mobilisés sur ce sujet, avec d’autres entreprises : nous avons pris l’initiative de créer un groupe dédié au sujet de l’économie circulaire au sein de l’AFEP (Association française des entreprises privées) et mis en œuvre un groupe interne qui permet d’analyser nos expériences en cours, notamment en Chine, sur la base de plusieurs scenarii de prix du carbone.
L’économie circulaire ne concerne pas seulement l’activité déchets, mais aussi l’activité eau : la réutilisation des eaux usées traitées pour des usages industriels et agricoles est l’une des solutions qui permet de s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique, notamment dans les régions soumises à un stress hydrique ; nous continuerons à la déployer à grande échelle en 2015.
Cette transformation de nos modèles doit s’accompagner d’une forte mobilisation de l’ensemble de nos collaborateurs : organisée dans le cadre de notre projet d’entreprise sur la révolution de la ressource, elle sollicitera plusieurs types d’outils en 2015. D’abord, les enquêtes d’engagement seront homogénéisées dans le cadre d’un référentiel unique.
Ensuite, la réorganisation de notre politique de formation sera poursuivie : elle sera pilotée au plus près des besoins des collaborateurs, favorisera l’apprentissage, concernera autant nos métiers que la manière de les exercer et fera une place plus grande encore au support digital. Enfin la politique diversité sera renforcée et l’atteinte des objectifs en matière de promotion des femmes constituera l’un des critères de la part variable de la rémunération du top management.
Entrée dans la révolution de la ressource, 2015 sera aussi l’année de l’entrée dans une démarche de matérialité. Fin 2014, et conformément aux recommandations de la GRI G4 et de l’IRCC (Conseil international sur le reporting intégré), nous avons en effet lancé un processus robuste d’évaluation de la pertinence de nos enjeux au regard de leur impact financier et de leur impact social et sociétal : pour ce faire, plus de 4 500 interlocuteurs internes et externes sont en train d’être consultés.
Cette démarche d’envergure nous permettra, nous l’espérons de progresser sur plusieurs points. D’abord en affinant nos travaux sur les indicateurs de contribution, ceux qui permettent d’évaluer les coûts évités ou la valeur créée par la RSE, avec à la clef une évolution de notre reporting vers un reporting plus intégré.
Ensuite, en faisant évoluer notre Feuille de Route pour qu’elle prenne en compte d’autres nouveaux enjeux. Enfin, en tirant toutes les conclusions (nouvelles instances de dialogue, ajustement des plans d’actions, lancement de nouvelles politiques...) des résultats de la consultation quantitative de nos parties prenantes. Notamment, celle-ci nous permettra d’apporter des éléments de réponse aux multiples dilemmes inhérents aux défis de la modernité : conflits à venir entre les différents usages de l’eau (industriel, agricole, domestique) ; nécessité de lier le développement du smart à la protection des données ; dilemme entre l’objectif d’amélioration de la qualité environnementale souvent consommatrice d’énergie et l’objectif climatique ; dilemme entre le moyen terme économique et la nécessité de s’inscrire dans une trajectoire et donc des objectifs de long terme pour rester dans un scénario 2 degrés...
C’est avec nos parties prenantes, conformément à notre tradition de dialogue, que nous analyserons ces dilemmes, qui, pour être dépassés, doivent être mis sur la table et discutés.